lundi 7 janvier 2008

ROLAND DANS LE JOURNAL ANTILLA 1

Cet entretien de Roland Suvelor paru dans le journal ANTILLA en Aout / Septembre 2008 est important. C'est l'une des dernières interview écrite qu'il a donnée aussi pour aider ceux qui ne l'ont pas connu ou peu connu, je le reprend intégralement ici.

Première Partie

Roland qui n'aimait pas parler de lui même, mais était un excellent conteur, accepte de se livrer ici en public, comme il le faisait souvent dans les conversations en petit groupe d'amis.

Né à Paris le 16 novembre 1922. Ses parents et lui reviennent à la Martinique alors qu'il a trois mois.

Il passe toute son enfance et son adolescence à la Martinique. Il apprend à lire au couvent de la Redoute sur les hauteurs de Fort de France, (là où trente ans plus tard moi même je ferai de même).

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Il descend en ville, à Fort de France où il entre au "Grand Lycée, qui était à l'emplacement actuel du collège Julia Nicolas, puis entre en 1937 au tout nouveau Lycée Schoelcher. Il passe son bac en 1940.

Il devait partir poursuivre ses études en France, mais avec la guerre "mon père n'était guère partant pour que j'aille à Paris". Il s'inscrit donc à l'Ecole de Droit (Devenu Institut Vizioz) créée en 1880 et que fréquenta entre autres Jules Monnerot.

"En même temps, j'avais un intérêt assez, voire très poussé pour la littérature, intérêt dû en grande partie au fait que j'avais l'avantage d'avoir des parents qui lisaient."

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A la question : "Précisément, quel était le métier de vos parents ?" Roland répond sans détour :" Mon Père est né en 1886. Il était d'une famille du Morne Vert, une famille modeste. Sa Grand mère était fille d'esclave, elle avait été affranchie à l'âge de 27 ans en 1844." "elle a pris le nom de Marie Suvelor"... Dernier né d'une famille de 7 enfants, son père voulait devenir Instituteur, mais sa mère n'a pas eu les moyens de lui permettre de suivre ses ambitions. Il allait néanmoins à pied du Morne Vert au Carbet pour aller à l' école.

Sa mère née en 1891 était d'une famille relativement aisée de Saint Pierre. (Les Danceny - je crois), mais elle a perdu son Père dans l' éruption de 1902, et ne réalisera pas son rêve de faire médecine, "il aurait fallu qu'elle passe son bachot, et vous savez qu'à l'époque (vers 1902) les filles ne passaient pas le baccalauréat à la Martinique". Avant 1926, "le maximum qu'elles pouvaient faire c'est le brevet". Ma mère a travaillé un temps en comptabilité, mais après avoir rencontré mon père elle s'est mariée, etc...


Replaçant l'instruction dans le contexte dans lequel ont vécu ses parents, moins de 50 ans après l'abolition de l'esclavage, il rappelle que les nouveau libres se sont précipités sur l'instruction comme le meilleur moyen de promotion sociale.
"Mes parents n'avaient pas le même goûts en termes de lectures. Mon père c'était plutôt l'histoire, la politique ; ma mère plutôt la littérature ..."

Lui Roland découvre seul ses premières émotions littéraires et romanesques en lisant Balzac, qui restera toute sa vie l'un de ses auteurs préférés, et la poésie en lisant Mallarmé.

S'agissant de l'esclavage : Il n'y avait pas de cours sur l'esclavage, mais la mémoire subsitait. "J'ai connu une cousine ou amie ma grand mère qui était née en 1838 et qui avait vu son père être affranchi." Donc grâce au contact de ces gens quelque part on "savait" ce qu'était l'esclavage.

Roland est en khâgne en 1940 et 1941. (C'est là qu'il rencontre Ady Chéneaux ma mère) qui épousera alors qu'elle en en khâgne, Jacques Petitjean Roget). Il avait comme professeur de littérature Aimé Césaire, qui lui fait découvrir Rimbaud, les poètes et la littérature moderne.
Césaire c'était un professeur "habité", tous ses élèves se souviennent de ses cours.
"Avec lui on était dans le monde de l'essentiel."

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