lundi 7 janvier 2008

ROLAND DANS LE JOURNAL ANTILLA Partie 2


Roland et Balzac :
Roland est un grand admirateur de Balzac. Ses choix politiques à droite n'avait pas d'importance , car "le plus important était sa vision historique", la façon dont dans le roman il explique l'évolution d'une société .

Roland en conclue que "cela m'a permis de comprendre que l'admiration que l'on a pour un auteur ou un individu quel qu'il soit ne doit pas nécessairement vous amener à adopter ses positions". La même chose le guidera en politique.

Roland et la Politique :
A vingt ans, Roland dit qu'alors il n'a pas vraiment d'idées politiques, mais des penchants pour des notions comme la liberté et la démocratie.
Roland a 19 - 20 ans ne se sent pas vraiment concerné par le régime de Vichy instauré par l' Amiral Robert. Ce n'est que progressivement il prend conscience de ce qu'il y a derrière. Et avec la population il vit le choc des images: " je me rappelle l'émotion et le choc terrible des gens quant au malheur des victimes et survivants des camps d'extermination. Et le questionnement comment des personnes ont ils pu faire cela à d'autres personnes."

Les années d'étudiant après guerre à Paris

Roland est parti à Paris en 1946, il s'inscrit en faculté de droit et faculté des lettres en philo. Il connait la grande époque de Saint Germain des Prés.
"A cette époque là il n'y avait pas cette forme de racisme comme cela est parfois le cas actuellement."
Il n'y avait pas d'hostilité vis à vis des gens "différents".

La majorité des étudiant étaient communistes, lui Roland non.

Dans les années cinquante on ne fait pas dans la nuance : soit on est de droite et même fasciste aux yeux de la gauche, soit on est communiste. Roland qui ne fut jamais de droite ne fut jamais non plus communiste : difficile donc à classer.

Et encore plus lorsque l'on apprend de sa bouche qu'il a lu non seulement les textes de base, mais aussi des textes comme ceux de ceux qui sont passés par les Goulag, comme Victor Krachenko.

L'élément déclenchant de son ancrage à gauche vont être les diverses épisodes des guerres coloniales et la découvertes des exactions du Ku Klux Klan contre les noirs aux USA.

Lui Roland déclare : "J'avais tendance à ne pas m'arrêter au factuel, mais à essayer de comprendre certaines situation en profondeur." Lisant cette phrase de George Bernard Shaw : "l'américain a réduit le Nègre au rang de cireur de chaussure, il en a conclu qu'il n'était bon qu'à ça." En philosophe, il ne s'arrête pas à la boutade, mais au renversement de la cause et de l'effet. Il prend conscience que le racisme fonctionne comme un système de justification de l'esclavage.


Regard sur Frantz Fanon

Une admiration pour "une forme de vivacité, de manière d'aller au plus avant et de répondre avec urgence aux situations."

Fanon parti en dissidence pour se battre contre Hitler et le racisme, s'il fut un anticolonialiste convaincu, "n'a jamais été un anti français, ou anti blanc primaire."

Le PSU et l'après 1959

L'histoire à la Martinique de ce petit parti le PSU parti Socialiste Unifié, reste à à écrire. Il serait temps car la majorité de ses militants historiques s'en vont comme Roland. Son impact idéologique fut proportionnellement inversement proportionnel au nombre de ses militants: une poignée. Les publications très documentées et très critiques du PSU furent attaquées à droite puisque l'on y critiquait la départementalisation, mais aussi à gauche chez les Communistes et à la SFIO .

La force et la faiblesse de ce parti, c'est qu'il n'a pas d'ambition électorale. "Nous avons fait de petites campagnes électorales mais c'était pour prendre la parole." Le PSU cherchait à éclairer les possibles.

Roland, le PPM et Césaire :

Après les élections présidentielle qui portent Giscard au pouvoir, c'est la refondation d'un nouveau parti socialiste et d'une section locale du PS français. Le PSU entre temps s'est auto sabordé et une partie d'entre eux est venu grandir les rangs du PS. Serge jean Louis est alors Secrétaire Général et Claude Lise lui succédera. Mais des divergences importantes se font jour avec les instances nationales du PS, et finalement la fédération locale va éclater donnant d'une part le PSM (parti socialiste Martiniquais) où partent la majorité des militants avec Claude Lise et d'autre part la FSM où reste en particulier Jean Crusol.

Lorsque Roland écrit qu'il y avait dans ce PSM quelques métro, il oublie de dire aussi quelques békés qui n'avait aucune difficulté à militer dans un parti socialiste martiniquais. On trouvait de même cette composition sociologique au GRS. Il va sans dire que ces militants dévoués, ont jugé très sévèrement une éditorial du PPM invitant les français à faire leur valise. Aussi lorsque il fut décidé sans clarification préalable de négocier en bloc, l'adhésion du PSM, au PPM, le rapprochement avec le GRS ayant avorté, ces militants ne purent accepter de se joindre au mouvement, alors que le fait de se regrouper sous la bannière de Césaire les motivaient énormément.

Pas moyen d'en appeler à Césaire. Il était comme isolé dans son propre parti, il a toujours quasi impossible de le rencontrer sans que quelqu'un soit présent. Ou bien alors Césaire invite son interlocuteur à une promenade dans divers lieux qu'il aime et à pied se termine la conversation.

Cette greffe entre PPM et PSM peu préparée en profondeur n'a pas eu tous les résultats escomptés. Des des ex-militants PSM étaient vécu comme une menace pour les postes politiques auxquels les uns et les autres aspiraient. Roland lui n'ayant pas d'ambition personnelle s'en fichait.








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